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Vu d’ailleurs #12: le village éthiopien qui ne voulait pas mourir, la citronnelle pour retenir l’humidité, et les terres de feu napolitaines

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Photo: Sabine Grandadam

Pour cette dernière revue de presse de l'année, rendez-vous en terres éthiopiennes, mais aussi en territoires insulaires à Port d'Espagne avant de revenir en Europe par l'Italie et l'Allemagne. Au menu ? De quoi revigorer les sols et de la citronnelle pour lutter contre les caprices de la météo, mais aussi un scandale autour des "terres de feu" Napolitaines et un paradis pour énergies vertes. Bonne lecture !

L'alimentation au XXIème siècle

C'est l'histoire d'un village d'Ethiopie qui ne voulait pas mourir. Sur les hauts plateaux du nord du pays, les 5000 habitants d'Abraha Aheatsbra ne parvenaient plus à vivre de l'élevage et de leurs maigres cultures. Trop de sécheresse, une terre dure comme la pierre. Les habitants dépendaient de l'aide alimentaire. C'était donc écrit, le village devait déménager vers des cieux plus cléments.

C'est alors, raconte der Spiegel, que le chef du village proposa de changer de stratégie et de restaurer la fertilité des sols. Avec le soutien de la coopération allemande (GIZ) et des pouvoirs publics, de grands travaux ont commencé. Les villageois ont réaménagé les parcelles en terrasses pour contenir l'érosion et capturer l'eau, creusé un bassin de rétention des eaux de pluie dans la nappe phréatique, planté des arbres fruitiers, de l'herbe, des arbustes, construit des digues pour contenir le sable envahissant.

Ils ont fermé la zone pour permettre à la terre de récupérer. Et modifié leurs habitudes. "Convaincre les gens de ne pas laisser paître leur bétail n'importe où afin de permettre à la terre de se stabiliser fut le plus difficile", explique le maire et initiateur du projet, Gebremichael Berhe. Aujourd'hui, l'eau souterraine est accessible à trois mètres de profondeur, contre 15 mètres auparavant. Chaque paysan a son propre réservoir d'eau, de façon à inciter chacun à bien gérer la ressource.

Les villageois sont autosuffisants et vivent beaucoup mieux. La mutation de ce village a inspiré 350 projets semblables dans toute la région des hauts plateaux éthiopiens.

Trinidad-et-Tobago_carte_frA Port of Spain (Port d'Espagne), la capitale de Trinité-et-Tobago, un horticulteur érigé en modèle dans son pays a mis au point une stratégie contre les caprices de la météo -cyclones et canicules - de plus en plus fréquents dans les Caraïbes. Dans son jardin qui produit des citrons verts à destination de l'agro-industrie, Ramgopaul Roop recouvre le sol de citronnelle, herbacée qui a la propriété d'évincer les mauvaises herbes et de créer un manteau végétal pour retenir l'humidité. Ces mesures simples et la récupération des eaux de pluie lui ont permis de maintenir, ces cinq dernières années, une production stable en dépit des phénomènes climatiques. L'horticulteur, explique Tendencias21, participe à un projet de soutien aux agriculteurs de la zone caribéenne (CABA) soucieux de respecter de nouvelles normes environnementales et de fournir des outils de prévision aux cultivateurs. Il prône également la constitution de petites parcelles afin de diversifier les cultures et de produire tout au long de l'année.

Démocratie et environnement

NaplesUn repenti de la mafia napolitaine (la Camorra) l'avait annoncé en 1997 : les habitants des villes dans la région de Naples, disait-il alors, risquent fort de mourir de cancers à cause de la pollution des sols liée à l'enfouissement illégal des déchets par la Camorra. "Cette prophétie a été révélée il y a seulement quelques semaines", explique le magazine L'Espresso qui détaille la première et unique étude menée sur la pollution de la Campanie et ses conséquences sur la santé des habitants. Une zone de 1000 km2 a été examinée pendant deux ans pour y détecter dans l'eau, l'air ou la terre les substances dangereuses. "Les résultats sont inquiétants", rapporte le journal, qui évoque la présence avérée d'uranium dans l'eau et de gaz cancérigènes qui pénètrent dans les habitations. Commanditée par la base de l'US Navy à Naples, l'étude pointe des "zones rouges" où les soldats américains ne doivent pas habiter...

Depuis plusieurs mois, les habitants de la région de Naples à Caserte font état d'une épidémie de tumeurs et ont surnommé leurs villes les "Terres de feu". Les autorités italiennes, elles, tardent à réagir.

800px-Ortseingang_Feldheim_TreuenbrietzenEn Allemagne, les écotouristes se rendent volontiers à Feldheim, près de Berlin, car cette localité au sud-ouest de la capitale est devenue une star des énergies vertes. Le village agricole de 130 habitants est soudé autour d'un projet qui, depuis 1997, lui a permis d'atteindre l'autonomie énergétique grâce aux énergies renouvelables, explique le quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung.

De réunion publique en assemblée générale, les habitants ont bâti une quarantaine d'éoliennes, dit adieu aux poêles à bois pour se chauffer au biogaz grâce à leur centrale qui chauffe aussi les porcheries de la coopérative, et gèrent eux-mêmes la distribution du chauffage et de l'électricité produite par les éoliennes. Les habitants ont même fait de la résistance contre le propriétaire local du réseau électrique, qui refusait de mettre ses lignes à leur disposition. Tout simplement (!), ils ont construit de nouvelles lignes. Village modèle de l'énergie verte, Feldheim réinvestit constamment ses économies dans de nouveaux dispositifs et attire une foule de curieux auxquels sont proposées des visites guidées de "l'écovillage", en toutes langues...

++ Textes: Sabine Grandadam pour



















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